Vipera ursinii sur le Mont Ventoux

les serpents venimeux, non venimeux, d'Europe et d'ailleurs.
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Pierre-Yves
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Vipera ursinii sur le Mont Ventoux

Message par Pierre-Yves »

Bonjour,
le week-end du 10 septembre, je suis descendu dans le Vaucluse avec comme objectif de photographier la vipère d'orsini et de grimper le Mont Ventoux à vélo. Comme j'avais du temps le samedi, je me suis rendu au Ventoux à 8h30 mais il faisait encore frais (15°) et le vent orienté sud était sensible. Par contre, quelques nuages présents étaient idéaux pour l'observation de vipères. J'ai donc attendu midi pour que le sol se réchauffe et j'ai trouvé 2 individus se chauffant à l'orée de genévriers nains. Je n'ai pu capturer la femelle par contre le mâle ne m'a pas échappé et s'est à peu près laissé gentiment photographier, non sans taper plusieurs fois dans mon objectif, estimant que les 5 cm étaient trop proches, à juste titre. Lors des manipulations, elle était particulièrement tonique mais je ne l'ai jamais vu ouvrir la gueule et ses attaques se faisaient donc à museau fermé.
C'est la vipère la moins "dangereuse" de France, elle est au bord de l'extinction et la population du Ventoux a un statut précaire malgré les mesures de protections.
J'ai du chasser 3 motards de son biotope qui ne savaient pas lire les panneaux indiquant que le site est protégé.
Pour le dimanche, ce fut 70 km de VTT dont 55 de montée ... :lol: des pointes à 75Km/h en descente, bref, bien plus dangereux que l'approche des vipères ! :smt028
Voici quelques infos trouvées sur le site : http://www.edbi.univ-montp2.fr/theses/
La Vipère d’Orsini présente une répartition géographique très vaste, s’étendant de la province du Tien-Chan en Chine jusqu’en Provence en France. La systématique du complexe Vipera ursinii à l’échelle mondiale est encore débattue. La distribution est très morcelée dans sa partie occidentale, spécialement en Europe, au Proche et au Moyen-Orient.
En France, la population se compose d’isolats localisés sur les massifs montagneux des pré-Alpes bien souvent au delà de la limite supérieure des arbres (Penloup et al, 1998). En 1997, le nombre de stations connues s’élève à 16, toutes situées entre 900 et 2150 m d’altitude.
Ces populations sont de faibles étendues : quelques hectares pour les plus petites à quelques milliers d’hectares pour les plus grandes.
La Vipère d’Orsini est actuellement en déclin dans toute la partie ouest de son aire de répartition et en danger dans plusieurs pays de l’Union Européenne : Grèce, Italie et France (Corbett, 1989). Au niveau international, l’espèce est classée dans la catégorie menacée d’extinction par l’UICN et est en annexe I de la convention de Washington.
En Europe l’espèce est protégée par la convention de Berne (annexe II) ainsi que par la directive Habitat-Faune-Flore (Annexes II et IV). Elle fait l’objet de recommandations spécifiques du conseil permanent de la convention de Berne auprès du gouvernement français et constitue une des 3 espèces de reptiles prise en compte en tant qu’espèce prioritaire dans le programme d’action pour la diversité biologique (Anonyme 1996), programme qui répond aux engagements de la France par rapport à la convention de Rio sur la Biodiversité. Une partie importante des populations françaises est par ailleurs inclue dans le réseau NATURA 2000.
Malgré sa rareté, c’est l’une des espèces de reptiles dont la biologie est la mieux connue en France, essentiellement grâce au travaux de J-P Baron et R. Ferrière sur le régime alimentaire, la démographie et la dynamique de la population du Mont Ventoux (Baron 1989; Baron 1992 ; Baron 1998 ; Baron et al. 1993 ; Baron et al. 1996 ; Ferrière et al. 1996).
En 1992, un programme de sauvegarde a été initié par le Ministère de l’environnement (DIREN PACA) et le Conservatoire Etudes des Ecosystèmes de Provence (CEEP), avec l’appui scientifique de l’EPHE. Ce programme visait essentiellement à réaliser un inventaire des populations françaises, à analyser les menaces concernant leurs survies à moyen et long terme et à développer des actions de conservation. De nombreux travaux ont été menés dans ce cadre : inventaire des stations connues (voir pour exemple : Penloup 1995, 1996, 1997 et Penloup et al. 1998), cartographie et évolution de l’habitat favorable (Aubry, 1994 ; Aubry, 1994), prospection des secteurs favorables, recensement des menaces actuelles ou potentielles pour chacune des stations. Parmi les différentes menaces répertoriées, la plus importante est sans conteste la régression des milieux ouverts du « type landes et pelouses sèches d’altitude », qui constituent l’habitat essentiel de la Vipère d’Orsini en France.
Arnaud LYET
quelques images:
son biotope, prairies d'altitude et genévriers nains.
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Modifié en dernier par Pierre-Yves le 01 avr. 2007 17:47, modifié 3 fois.
Skipp

Message par Skipp »

Pierre-Yves a écrit :Je n'ai pu capturer la femelle par contre le mâle ne m'a pas échappé et s'est à peu près laissé gentiment photographier, non sans taper plusieurs fois dans mon objectif, estimant que les 5 cm étaient trop proches, à juste titre. Lors des manipulations, elle était particulièrement tonique mais je ne l'ai jamais vu ouvrir la gueule et ses attaques se faisaient donc à museau fermé.
Bonjour,
Par curiosité... Comment fais tu pour capturer ces vipères ? Pas à mains nues quand même ? :oops:
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Pierre-Yves
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Message par Pierre-Yves »

j'utilise un bout de bois pour les maintenir et je les prends par la queue et les déplace dans un endroit ouvert où elles ne risquent pas de se tirer, le temps de prendre des photos. je n'utilise pas de gants. J'ai une bonne expérience des venimeux.
Skipp

Message par Skipp »

Pierre-Yves a écrit :j'utilise un bout de bois pour les maintenir et je les prends par la queue
Par la queue ??? J'aurais pensé qu'il était moins risqué de les maintenir par la tête... :oops:
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Pierre-Yves
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Message par Pierre-Yves »

tenir une vipère d'Europe par la queue n'est pas trop risqué car elles n'arrivent pas à relever leur tête de plus d'un tiers de la longueur du corps donc c'est moins risqué si tu veux la déplacer pour des photos. Derrière la tête est une autre technique mais pas pour la photo.
PowerEdge

Message par PowerEdge »

superbes cette petite orsini...
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Franky
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Message par Franky »

Vaindiou ! il prend tous les risques Pierre-Yves, il manipule des vipères, joue les casses-cou en VTT et le plus effrayant, vire 3 motards... j'oserai pas !
Skipp

Message par Skipp »

Franky a écrit :Vaindiou ! il prend tous les risques Pierre-Yves, il manipule des vipères, joue les casses-cou en VTT et le plus effrayant, vire 3 motards... j'oserai pas !
En Australie, ils avaient Crocodile Dundee, en France nous avons notre Orsinii Dundee national... :lol:
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