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Les batraciens (amphibiens) ne sont pas tous munis de pattes pour se déplacer; il en existe des apodes (sans membres), qui vivent sous terre, à la façon des lombrics, et pourtant..! Ils n'en sont point.


Je vous présenterai l'ordre des Gymnophiona qui comprend cent soixante trois espèces réparties en trente quatre genres et cinq familles au travers du délicieux Ichthyophis (jamais vu autant de "h" sur un même animal, appelez les stups, viiiite!).


L'ichthyophis glutineux

nom scientifique: Ichthyophis glutinosus.
famille: Ichtyophiidae; 4 autres familles représentent l'ordre des Gymnophiona: les Caeciliidae, les Rhinatrematidae, les Scolecomorphidae et les Typhlonectidae. Si j'attrape pas un rhume avec tous ces noms barbares, il me reste la crise d'épilepsie...quelqu'un a le numéro du SMUR, vite, ça urge...!
nom courant: ichthyophis glutineux.
répartition géographique: Sri Lanka. La famille des Ichtyophiidés est présente dans toute l'Asie tropicale et les îles adjacentes. Elle est représentée par 27 espèces dont plusieurs dépassent les 50cm. Les autres familles se répartissent en Asie du sud-est, au sud de la Chine, en Inde, aux Philippines, aux Seychelles, en Afrique centrale, en Amérique centrale et du sud. Elles se situent toutes au niveau de l'équateur, dans la zone intertropicale.
mœurs: nocturne, fouisseur, parfois aquatique dans les cas des Typhlonectidés. Leur tête fait office de truelle pour creuser ou fouiller dans le substrat à la recherche de nourriture. Ce sont des animaux difficiles à observer car ils ne sortent que rarement de leurs galeries.
habitat: sol meuble et humide, humus des forêts tropicales, souvent près des cours d'eau.
dimorphisme: le mâle possède un pénis large et de structure "compliquée": c'est le seul amphibien à posséder un organe copulatoire en dehors des anoures de la famille des Ascaphiidés.
taille: environ 50 cm pour l'ichthyophis, mais très variable suivant les familles: de 7cm à 1m50!
chant: pas d'information mais je doute qu'il émette un cri. Chez les anoures, le chant du mâle sert à attirer la femelle. Alors en sous-sol, les sons ne doivent pas porter bien loin, si ce n'est les infrasons; l'olfaction doit, par contre jouer un grand rôle dans les rencontres et parades nuptiales.
Communication personnelle de Mr Gregory Guida datant de mai 2006: "Il s'agit de deux animaux en captivité chez le professeur Anslem da Silva et qu'il arrive a faire reproduire régulièrement. Même lui, une sommité qui a écrit les ouvrages de référence sur les reptiles et amphibiens du Sri Lanka a été étonné par les vocalisations des Céciliens qu'il entendait pour la première fois. Ils ont crié à deux ou trois reprises alors que le fils du professeur da Silva les couvrait de ses mains afin de les calmer".
nourriture: très hétérogène, comprend aussi bien des vers de terre, des termites, des orthoptères, des nymphes de scarabées, petits lézards, souriceaux (en laboratoire). Ils sont eux même la proie de serpents (élapidés, serpent corail) et d'oiseaux.
Lorsqu'il chasse, il s'approche de sa proie discrètement avant de la happer d'un puissant coup de mâchoires. Tous les membres de la famille possèdent deux rangées de dents sur le palais et une ou deux sur le mandibule inférieur. Incurvées vers l'intérieur, ces dents retiennent leur proie au fur et à mesure qu'elle est déglutie. Elles sont tranchantes et certaines sont pourvues de doubles cuspides (pointes acérées et allongées).
terrarium: doit être de grande taille, de type tropical humide à une température de 25°, et le substrat sera composé d'une épaisseur d'environ 30 cm d'humus (mélange de tourbe, de sable, de terre de jardin, compost) à humidité constante; pour éviter la saturation en eau, il faut installer un système de drainage. D'autres substrats peuvent être utilisés, plus hygiéniques plus faciles à gérer et à contrôler comme des cubes de mousse en caoutchouc.
reproduction: la plupart des amphibiens apodes ont un mode de fécondation interne: le mâle sort de son cloaque son pénis pour l'introduire dans l'orifice de la femelle, amenant directement son sperme dans le corps de celle-ci. On ne connaît que peu de choses sur leurs mœurs nuptiales mais certaines espèces aquatiques ont été observées se livrant à une sorte de danse ondulante avant de s'accoupler. Les espèces primitives pondent leurs oeufs dans des trous proches des cours d'eau; après l'éclosion, les larves pourvues de branchies s'éparpillent dans l'eau en frétillant. Passé le stade de la métamorphose, elles deviendront des animaux terrestres. Chez d'autres espèces plus évoluées, le développement sera direct: les oeufs sont alors déposés sous terre et les embryons se développent à l'intérieur de ceux-ci pour qu'à l'éclosion ce soit un adulte en miniature qui apparaisse. Il existe aussi un mode de reproduction vivipare: le développement embryonnaire s'effectue dans les oviductes maternels, et lorsque les réserves de vitellus sont épuisées, le jeune se nourrit de "lait utérin", sécrétion très riche produite par des glandes situées dans les oviductes. L'embryon en cours de développement est pourvu d'un grand nombre de dents minuscules dont la forme varie suivant l'espèce et est associée au type d'alimentation fourni par par ces sécrétions glandulaires. La dentition adulte se forme à la naissance. Les échanges gazeux et nutritifs se font à l'aide de branchies au travers des vaisseaux capillaires. La période de gestation est relativement longue, s'étalant de 9 à 11 mois. La progéniture, dont le nombre varie entre 7 et 20 petits demande un énergie considérable à la femelle.
particularités: Les amphibiens apodes possèdent une ossature puissante et une peau fortement adhérente qui évite son déchirement lorsque l'animal creuse la terre. La locomotion se fait par une ondulation du corps; les muscles s'animent par ondes successives à partir de la tête.
La peau est lisse, ses couches externes étant éventuellement durcies par la présence de kératine. La couche profonde contient un très grand nombre de muqueuses et de glandes vénéneuses qui peuvent se révéler particulièrement toxiques pour leurs prédateurs, mais aussi pour l'homme. Chez diverses espèces, les anneaux segmentaires présentent des portions couvertes d'écailles d'origine embryonnaire qui ont une structure proche de celles des poissons mais différente de celles des reptiles.
Les cinq familles des amphibiens apodes se distinguent entre elles par des différentes combinaisons de caractères, tant au niveau de la forme du corps, de l'ossature et de la musculature, que de la biologie reproductive. Les Ichtyophiidés sont dotés de plusieurs anneaux par segment, de vertèbres formant une "queue" dans le prolongement du cloaque et d'un squelette comprenant de très nombreux os; leur mode de reproduction est ovipare, les larves livrées à elles-mêmes.
Les Rhinatrematidés ont des os moins nombreux et une musculature légèrement différente. Les Caeciliidés possèdent seulement un ou deux anneaux par segment, elles sont dépourvues d'appendice caudal et les os du squelette sont encore moins nombreux.. Ils peuvent être ovipares ou vivipares. Les Thyphlonectidés de mœurs exclusivement aquatiques présentent un anneau par segment et une sorte de nageoire dorsale peu prononcée. Les Scolécomorphidés possèdent un seul anneau par segment, sont vivipares et possèdent un nombre d'os réduit.
Les Caeciliidae se caractérisent notamment par leur corps vermiforme et leurs yeux recouverts de peau ou de tissus osseux. Le cristallin de l'œil n'est pas mobile et, chez certaines espèces, le globe oculaire n'est pourvu d'aucun muscle. De même, la lentille et la rétine sont souvent réduites bien que toutes les espèces soient pourvues d'un nerf optique, ce qui semble indiquer que la fonction des yeux soit de détecter principalement la lumière.
L'odorat de ces animaux carnivores ou insectivores s'est trouvé affiné par la présence d'un petit appendice qui se développe à la métamorphose sur le maxillaire supérieur, derrière chaque narine. Cet appendice transmet à la fosse nasale les signaux chimiques détectés dans leur environnement proche. Mettant à profit des structures normalement associées à l'œil, l'appendice dont sont dotés les Caeciliidae est unique chez les vertébrés. Sa rétraction est commandée par une muscle qui, chez les autres amphibiens, est affecté à la mobilité de l'œil, et son canal est lubrifié par une glande qui, dans les autres espèces de vertébrés terrestres, assure la lubrification de l'orbite oculaire. Il semble que la nature ait ici mis à profit le matériel rendu disponible par la régression des yeux.


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Ichthyophis glutinosus. Ichthyophis glutinosus. Ichthyophis glutinosus.

Cecilia museugoeldi, un gymnophione de Guyane française, photos © V. Premel avec mes remerciements !

Cecilia museugoeldi Cecilia museugoeldi Cecilia museugoeldi
Cecilia museugoeldi  © V. Premel Cecilia museugoeldi  © V. Premel Cecilia museugoeldi  © V. Premel



références bibliographiques:

puceAtlas of Reptiles and Amphibians for the terrarium, par Obst, Richter et Jacob,1988, TFH publications.
puceLes Amphibiens et les Reptiles, éditions Equinox, 1986.


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