La première fois que je suis venu en Tanzanie c'était en 1969, j'avais à peine 13 ans. Je me souviens d'avoir trouvé complètement irréel de me retrouver dans un monde si différent
de par les couleurs, la culture, les habitations, la population, les paysages, les odeurs, la faune et la flore. Tout m'y paraissait démesuré, extrapolé, je peinais à réaliser que j'étais en Afrique de l'est.
38 ans plus tard, nous (ma famille) décidons d'y retourner. Le 11 juillet 2007, nous atterrissons à Arusha (Kilimandjaro Airport), après 14 heures de voyage depuis la Suisse. La température est relativement fraîche la nuit (~10° la nuit et 25° le jour),
nous sommes à 1400 mètres d'altitude, la saison sèche a débuté il y a juste un mois et demi. Arusha est la ville de départ pour la visite des parcs nationaux d'Arusha, du Mont Meru, du Kilimandjaro,
du Serengeti, du Tarangire, des cratères du N'gorongoro et Ngurdoto, des lacs Manyara, Eyasi et Victoria.
Après avoir passé la première nuit en ville, nous nous rendons au snake park où il est possible de rencontrer la plupart des espèces de reptiles locales, sans toutefois les admirer dans des conditions optimales,
le site manquant d'entretien et de clientèle; quelques espèces intéressantes peuvent être
photographiées: Gerrhosaurus major, Lamprophis sp, Psammophis sp, Chamaeleo dilepis,
Chamaeleo rudis, Bradypodion fisheri, Atheris ceratophora, Bitis gabonica et arietans, Crocodylus niloticus, Geochelone pardalis etc.
Nous faisons ensuite un tour sur le Ngurdoto crater (1853 mètres) où nous pouvons observer
furtivement des colobes noirs et blancs (Colobus guereza), des singes bleus (Cercopithecus mitis), des calaos
à joue argent (Bycanistes brevis), des mangoustes rayées (Mungos mungo), un crapaud guttural (Bufo gutturalis) perdu dans l'herbe,
des criquets, un caméléon à cape, des zèbres de Grant (Equus boehmi), des buffles (Syncerus caffer),
toute cette faune évoluant au sein d'une magnifique végétation d'altitude.
En fin de journée, après avoir admiré l'entrée du parc d'Arusha et ses innombrables
girafes, cobes à croissant ou defassa (Kobus ellipsiprymnus), ibis sacrés (Threskiornis aethiopicus), flamands roses (Phoenicopterus ruber), nous nous rendons à Momella lakes et passons la nuit à Momella lodge. Une sortie nocturne mais prudente, avec les enfants et les
lampes torche, nous permet d'observer des buffles broutant au milieu des plates bandes et le farouche zorille (Ictonyx striatus), petit mustélidé noir et blanc avec une jolie queue touffue
s'étant rapidement réfugié dans son terrier lorsque nous avions franchi sa distance de sécurité.
Cette première journée sur le sol africain dans une végétation luxuriante aux
paysages vallonnés, la vue depuis le haut du cratère sur la caldera et, au loin,
le Mont Meru nous a ravi. Un sentiment de bonheur, de liberté, la beauté de la
nature a nourri pleinement mon besoin contemplatif.
Le 13 juillet, nous faisons une marche sur les flancs du Mont Meru (4650 mètres) accompagnés d'un ranger armé du parc d'Arusha (les buffles peuvent charger si ils se sentent menacés, le léopard est présent).
La ballade commence par la rencontre d'une troupe de babouins (Papio anubis) et se poursuit par l'observation de magnifiques guêpiers à front blanc (Merops bullockoides), de quelques scinques (Mabuya striata) et araignées découverts en soulevant des pierres,
de phacochères (Phacochoerus africanus) et de girafes Masai (Giraffa camelopardalis). Nous avons la chance de croiser et de photographier une groupe de colobes noirs et blancs (Colobus guereza) fuyant de cime en cime, de croiser de loin le regard d'un éléphant et de suivre les traces fraîches
de buffles que nous avons, par chance, pas rencontrés.
Nous sommes par contre tombés sur une petite colonne de fourmis légionnaires ou magnans (Dorylus sp) qui avaient dépecé un
lézard non identifiable. Par curiosité j'ai titillé ces insectes avec un bout
de branche, j'ai été stupéfait par la force de résistance de dizaines de mandibules accrochées. Elles ont la réputation de tout détruire sur leur passage (insectes, petits animaux) et sont capables d'anéantir un gros mammifère
immobilisé.
La végétation équatoriale d'altitude est remarquable et les plantes épiphytes omniprésentes. Nous n'avons toutefois pas observé beaucoup de fleurs et de papillons, la saison sèche étant certainement moins propice.
Voici une sélection de photos qui retransmettent assez fidèlement ce que j'ai perçu durant ces deux
premières journées en Tanzanie.